Est-ce qu’aimer une femme signifie être lesbienne ?

C’est assez fascinant d’observer les expériences que la vie amène sur notre chemin, c’est d’autant plus fascinant de voir ce qui évolue en nous, des images, pensées construites sur nous même qui s’effondrent, pour toujours un peu plus laisser le vrai rayonner.

Il y a quelques semaines, j’ai passé une nuit dans les bras d’une femme. J’ai toujours eu des expériences de couple hétérosexuel. Sauf lorsque j’étais au lycée, et que j’avais envie de me prouver que j’avais l’esprit ouvert et que je pouvais aussi bien sortir avec des filles. J’étais sortie avec une fille durant quelques semaines mais je n’avais pas d’attirance envers elle. C’était juste une expérience en plus à ajouter à mon tableau. Et puis, quelques années plus tard, j’ai eu quelques expériences avec des femmes, histoires d’une nuit, à deux reprises. Il en était ressorti que je n’étais pas très douée avec les femmes et que j’étais vraiment très loin de ma zone de confort.

Avec ce qui s’est passé il y a plusieurs semaines, plusieurs schémas se sont naturellement effondrés en moi. Sans une tension, sans un geste de ma part… le déroulement subtile et délicat de quelques morts intérieures.

J’ai d’abord observé mon attachement au schéma du couple hétérosexuel. L’envie de fonder une famille et le martelage de la norme diffusé via les films ou dessin animés pour enfants m’ont amené à m’auto lobotomiser et à vouloir annihiler toute envie d’autre chose.

Et puis d’observer cela, toute mon attirance pour les femmes a émergé à la surface et j’ai pu voir via de nombreux souvenirs que ce lien a toujours été là. Accepter cela, sans le nommer, sans le juger ou l’étiqueter, m’a libéré, apaisé. Aller dans tous ces espaces en moi refoulés et rejetés pour les embrasser avec tendresse m’a fait un bien fou.

J’ai vécu dans l’échange charnel, cette véritable connaissance par l’expérience, que chaque être possède le féminin et le masculin. Et là, alors que d’apparence ce sont deux corps d’un même sexe qui se touchent et s’enlacent, le masculin était bien présent aussi bien dans un ressenti personnel émotionnel que dans la sensation physique de pénétration énergétique. Je n’avais jamais ressenti cela, et vivre cela a laissé s’effondrer mes croyances en cet équilibre que seul le couple hétérosexuel serait sensé apporter.

Mais alors, après cette magie, suis-je devenue ou me suis-je révélée lesbienne ?

À l’heure d’aujourd’hui, ce qui m’apaise et résonne est d’enfin vivre profondément et d’intégrer que l’amour n’a pas de sexe. Une connexion unique telle que celle-ci ne devrait pas être limitée par des croyances, des étiquettes, des attachements à une identité.

Il semble que de plus en plus de constructions profondément ancrées, d’identités solidement construites et d’histoires maintenues par une tension mentale s’effondrent et se dissolvent dans la plus grande délicatesse.

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